Réclamation suite à l’avis d’infraction 4426130592.

Bonjour

Le 3 octobre mon fil de 15 ans doit se rendre seul à l’enterrement de son grand-père maternel à Nancy. Il a un billet TER Sète-Montpellier Saint-Roch, où il doit prendre un TGV pour Paris, où moi-même je l’attends pour que nous attrapions un autre TGV pour Nancy.

Mon fils n’a jamais pris le train seul. Il voit un TER entrer en gare de Sète, mais cinq minutes avant le départ annoncé du sien. Il ne prend pas conscience que c’est son train et le laisse partir sans y monter. Erreur de débutant. Erreur surtout causée par la tristesse, par la panique, par le manque de lucidité.

Il monte dans le train suivant qui lui aussi se rend à Montpellier. C’est un TGV. Le contrôleur AS163 tombe immédiatement sur mon fils et l’agresse. Mon fils tente de s’expliquer, le contrôleur ne veut rien entendre, il le maltraite, le méprise, lui lance « Ça t’apprendra ». Et qu’entend mon fils sinon « Ton grand-père est mort, c’est bien fait pour toi, la SNCF s’en moque » ?

Mon fils montre son billet TER pour Montpellier, son billet TGV pour Paris, sa carte d’identité, donne son adresse à Balaruc les Bains tout à côté de Sète, donne mon mail… Il répond à toutes les questions, alors qu’un malhonnête patenté aurait fermé sa bouche et aurait tout simplement été débarqué à la gare suivante. Parce que mon fils collabore, il va être doublement puni.

Le contrôleur commence par lui flanquer 50 € d’amende pour « insuffisance de perception ». Mais qui a manqué de perception dans cette affaire ? Mon fils de 15 ans en deuil qui prend le train seul pour la première fois ou le contrôleur AS163 ? Je vous laisse en juger. Mais lors d’un premier échange avec le service de réclamation SNCF, on m’a répondu que seul le contrôleur était susceptible de lever l’amende. Convenez que c’est un peu compliqué dans ce cas puisque le contrôleur lui-même est incriminé.

Le contrôleur inflige ensuite une amende forfaitaire de 70 € à mon fils comme s’il était monté dans le TGV en gare de Toulouse et non en gare de Sète, ce qui est évident puisque mon fils possède un billet Sète-Paris et habite tout à côté de Sète comme ses papiers le prouvent. Il n’y avait aucune possibilité pour qu’il soit monté en gare de Toulouse. Mais non, le contrôleur maximise l’amende peut-être parce qu’il a quelque chose à y gagner comme j’ai cru le comprendre — il tenait une proie fragile et s’en est donné à cœur joie.

Le contrôleur était d’autant plus de mauvaise foi que le TGV dans lequel il officiait ne se rendait pas à Paris, mais à Lyon, et ne s’arrêtait pas en gare de Montpellier Saint-Roch. Mon fils n’avait tout simplement rien à y faire. L’erreur était patente. Mon fils avait besoin d’aide, mais le contrôleur lui a tapé dessus et l’a laissé se débrouiller seul. C’est à ce moment que mon fils paniqué, en larmes, m’a appelé pour me raconter ce qui se passait. Il était sorti en gare de Montpellier Sud de France et non dans la gare Saint-Roch.

Total de m’amende : 50+70+50 (de frais de dossier), soit 170 € pour un trajet qui en temps normal ne coûte que 6 €, trajet en plus déjà dûment payé.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Mon fils doit prendre un bus, puis le tram pour rejoindre la gare Saint-Roch, où il réussit à monter dans son TGV pour Paris parce que celui-ci a 1h30 de retard. Ironie de l’histoire, du fait de ce retard, mon fils aurait pu attendre le TER suivant en gare de Sète, mais personne ne l’a informé. Quand je le récupère en gare de Lyon, encore tremblant, et réellement traumatisé par l’agression dont il a été victime, nous n’avons pas le temps d’attraper notre correspondance pour Nancy, ce qui nous coûtera à nouveau 100 € pour décaler nos billets à plus tard.

Sur le moment, j’ai publié sur mon blog et Facebook un message de rage. Avec le recul, j’ai l’impression que mon fils a été broyé par une machine inhumaine. La SNCF nous réclame 170 € et moi je crois que, au contraire, elle doit des excuses à mon fils. Ses agents n’ont pas le droit de se comporter comme des robots. Qu’ils envoient une amende plutôt que des excuses est difficile à avaler, je ressens une injustice flagrante, je vois en œuvre un système grippé.

Je sais bien qu’il ne s’agit que d’une petite injustice au regard d’autres bien plus monstrueuses qui se répètent jour après jour, mais peut-être faut-il commencer tout en bas, éviter les méprises qui créent des blessures difficiles à cicatriser. Tout le monde a le droit de se tromper, mon fils, un contrôleur de la SNCF, mais camper sur ses positions ne fera que nous stigmatiser les uns les autres. Il me semble que nous avons besoin avant tout de fraternité par les temps qui courent. Plutôt que dérouler aveuglément un règlement, on peut prendre deux secondes pour se regarder dans les yeux et s’écouter.

PS : Je ne me bas pas pour économiser 170 €, mais pour un mal bien plus grave qui nous ronge tous.