Ce matin, alors que je rentre de la gare où je viens de déposer ma femme, j’entends parler à la radio de la crise financière. Quelle crise ? Les gens autour de moi travaillent, perçoivent un salaire, les supermarchés sont pleins à craquer… Je ne vois pas de crise, tout ça parce que je n’ai pas pris la voiture depuis une semaine et que je n’ai pas écouté les informations entre temps.

S’il y a crise, c’est la crise d’un système pas une crise pour nous. Que ce système soit en crise, c’est une bonne chose. Depuis quelque temps, j’ai une note incomplète qui traîne et dont je retardais la publication. La voici en l’état.

Souscrire un crédit, c’est dépenser aujourd’hui de l’argent qu’on aura plus tard. Ça veut surtout dire rouler avec une voiture qu’on ne peut pas encore se payer, soit polluer par avance un air qu’on n’a pas encore les moyens de dépolluer. Je pourrais trouver une infinité d’exemples. La révolution industrielle s’est ainsi construite à crédit, le principal bayeur étant la planète.

Dans la perspective du développement durable, nous devons renoncer à toutes formes de crédit. Nous ne devons utiliser une technologie qui si nous sommes capables d’en corriger les défauts. Le nucléaire se retrouve ainsi relégué car c’est une source d’énergie qui implique un tau d’endettement exponentiel.

J’en arrive à la conclusion que vivre à crédit n’est pas durable. Et nous avons la preuve, parce que le crédit lui-même n’est pas durable. Nous avons fonctionné comme si la réserve de liquidité était infinie tout comme nous l’avons fait avec les ressources naturelles. Stop. Nous avons compris que ce n’est plus le cas.

Quel monde allons-nous reconstruire maintenant ? Le même qu’avant ? Ou allons-nous en profiter pour changer ?

Je doute quand je vois les gouvernements qui s’agitent. Ils tentent de solutionner la crise par le haut, prenant des décisions hasardeuses, au lieu d’adopter l’approche bottom-up la seule capable de donner un peu de robustesse, en multipliant les approches concurrentes.

Le système va mal et il se tire des balles dans la tête avec une mitraillette. C’est très amusant de mon point de vue. La logique destructrice doit être consommée jusqu’au bout.