« Ma vie est sans secret. » disait Gandhi. « C’est pourquoi, loin d’agir en cachette, j’ai entrepris mes expériences au vu et au su de tous. »

En tant qu’avocat, il défendait toujours la vérité. Même omettre était mentir à ses yeux. Dire la vérité – être vrai par rapport à ses pensées – était le seul chemin possible vers la non-violence et la liberté.

L’exigence de vérité implique la liberté. Et réciproquement, un homme libre se doit d’être amoureux de la vérité. Vérité et liberté sont les deux faces d’une même médaille.

S’engager dans un mouvement, implique, tout au moins au début, accepter les règles de ce mouvement. Mais est-il possible d’être en accord parfait avec un mouvement préexistant ? Difficile. Le moindre point de désaccord implique de taire sa vérité, donc mentir au minimum par omission.

Un homme libre ne peut donc pas entrer dans un mouvement. Pas plus, il ne peut en créer un, car il imposerait à d’autres le mensonge. La voie de la vérité ne peut qu’être individuelle.

En revanche, des hommes libres peuvent se parler, ils le peuvent d’autant mieux qu’ils ont fait vœux de vérité. Leur désir de transparence est la condition nécessaire à la collaboration interindividuelle.

Les hommes libres ne peuvent que s’organiser en réseau : structure sans centre de vérité, sans dogme… structure qui facilite l’échange et qui n’impose rien.